Festival de Printemps à Budapest

du 23 au 26 mars 2000

Jeudi 23 mars

Départ de Paris Roissy Charles de Gaulle à 9H00. Arrivée à 11h10 à Budapest. Accueil à l’aéroport et transfert en minibus jusqu’à l’hôtel. Déjeuner libre.

L’après-midi, première rencontre avec votre hôte conférencier pour une visite du quartier du Château et la vieille ville de Buda.

En soirée, concert à l’Académie de Musique : Budapest Symphony Orchestra, direction Támas Vásáry. Œuvres de Glazounov, Korngold, Richard Strauss et Schumann.

Sur le voyage même, pas de commentaires, à part que nous ne connaissions ni le nom de la compagnie nationale hongroise (Malev) ni même le nom de l’argent hongrois (Forint). Heureusement, les organisateurs du voyage nous avaient fait parvenir une documentation complète, avec plan, guide, description des concerts et l’Avant Scène Opéra pour Lucia de Lamermoor.

En arrivant à l’aéroport de Budapest, il y a avait une queue assez longue pour passer la douane, après quoi nous avons fait la connaissance de notre accompagnateur - il parlait fortement bien le français mais avec des expressions parfois utilisées à contre-courant. Ses premières explications ont été assez confuses… « Je m’appelle ?? Yuri ?? comme des pommes de terre avec du riz ». J’ai mis deux jours pour comprendre que son prénom était György (comme Cziffra ou Ligeti). 

L’hôtel, comme beaucoup de bâtiments à Budapest était magnifique à l’intérieur avec des dorures et des décorations partout.

A midi, nous avons tous débuté notre cure de Paprika et de Tokay.

L’après-midi, Djuri (Duri ? Youri ?) nous a improvisé une visite de la maison de Béla Bartok, non prévue au programme (le guide sur place est un ami à lui, de même que le chauffeur de minibus et la moitié de la ville de Budapest). La visite était très intéressante et émouvante, et j’ai osé jouer le début de l’Allegro Barbaro sur le piano du salon - le cerbère de service est arrivé rapidement, mais nous nous étions éclipsés juste à temps… J’ai acheté une partition dans la boutique, et Hélène m’a pris en photo alors que je sortais du musée (je discutais justement avec Duriz – la statue au premier plan représente bien sûr Brigitte Bardot).

       

Après une longue promenade dans l’ancienne ville, nous sommes retournés à l’hôtel pour nous déguiser pour le concert. Salle magnifique, mais nous étions au deuxième rang de côté, à un mètre du percussionniste, ce qui nous a permis d’entendre une version très originale du concerto pour violon de Korngold (Dingggg ! ! Boum ! ! Patatras ! !). Heureusement que pour les autres concerts, nous avons eu des places excellentes.

Après le concert, nous avons retrouvé nos camarades pour dîner dans un café très typique : le « New York ». Orchestre tzigane, Tokay et paprika. Un groupe dans l’ensemble très sympathique, avec une dame un peu plus âgée et très râleuse qui nous a tous beaucoup amusés (as-tu vu le film Tatie Danielle ?).

Après deux heures d’attente, nous avons eu notre dîner, et nous sommes allés nous coucher. Gouri nous avait prévenu qu’il fallait se méfier des tziganes et autres personnes à mine patibulaire, alors nous avons parcouru les 100m jusqu’à l’hôtel en jetant des regards soupçonneux à tous les Hongrois du quartier.

Bonne nuit.

Vendredi 24 mars

Matinée et déjeuner libres. Deuxième demi-journée de visites avec votre guide : Musée National puis Musée des beaux-arts. En soirée, « Lucia de Lamermoor » au théâtre Erkel.

Déjeuner libre, mais organisé par Gioriz dans un restaurant typique tenu par des amis… En fait une brasserie artisanale où nous avons vraiment très bien mangé : soupe de poisson (carpe et paprika) suivi de canard grillé au paprika. Nous n’avons pas visité le musée National par manque de temps, car comme il est de tradition à Budapest, le repas a duré plus de deux heures, dont une heure et demie avant d’avoir le premier plat. D’ailleurs un de nos collègues a demande – innocemment – à Gourit si les Hongrois était stressés ; il a répondu que oui, ils sont très stressés. Quel choc culturel !

Le musée des beaux arts et très beau, à la fois pour le bâtiment lui-même que pour les collections très variées et intéressantes.

   

Le soir, concert splendide avec une Lucia très belle et complètement givrée, et un ténor japonais (ou coréen) avec une voix incroyablement riche et puissante.

Dîner (Gulas : soupe au bœuf et paprika) à l’hôtel.

Samedi 25 mars

Le matin, trajet en bus jusqu’à Szentendre (St André), le village du XVIIIème siècle… Déjeuner libre et retour à Budapest en début d’après midi. En soirée, « Roméo et Juliette » de Prokofiev à l’opéra National.

Très jolie petite ville, St André possède une rue très typique de magasins pour touristes, où ils vendent des produits locaux : paprika doux en poudre, paprika fort en poudre, paprika entier (long) et paprika entier (rond). Il y a aussi du safran. En plus, ils vendent de nombreux surplus de l’armée soviétique : chapeaux, casquettes, masques à gaz et fioles à Vodka.

Quelques mots sur les soviets qui ont occupé la Hongrie pendant cinquante ans : ils ont laissé le pays dans un état difficile, avec une mentalité de fonctionnaire partout. Les plus courageux essaient de remonter la pente, mais ce sera long et difficile. Il y a beaucoup d’inégalités, entre les riches qui se promènent en manteau de fourrure et qui conduisent des BMW et les autres qui conduisent des « Trabant » russes (voiture de type pétrolette qui dégage une fumée remarquable).

Visite d’une église orthodoxe où nous avons discuté (dans un curieux mélange d’anglais, latin et russe) avec un prêtre qui est arrivé de Serbie il y a quelques mois pour fuir la violence qui s’y manifeste toujours.

De retour à Budapest, expédition dans un magasin de musique où nous avons profité des prix très intéressants de partitions hongrois (Bartok, Kodaly, Kurtag mais aussi Beethoven).

Ballet exceptionnellement beau dans le cadre somptueux de l’Opéra de Budapest. Toujours ces bâtiments surchargés de décoration dans un style baroque qui ne passerait pas ici, mais qui est très beau sur place.

Mise en scène classique, comme la veille à l’opéra. Ce n’est pas pour nous déplaire.

Le dîner devait avoir lieu au « Bel canto » où les serveurs poussent la chansonnette – mais par manque de place nous avons dû aller au « Baroque » qui fait des plats inspirés de l’époque baroque, avec une utilisation très originale d’épices. J’ai beaucoup aimé le foie gras au paprika.

Dimanche 26 mars

Matinée et déjeuner libres. En fin d’après-midi, transfert vers l’aéroport.

Déjà le dernier jour ! György nous a proposé d’organiser, en supplément, une visite de la Puszta, la grande plaine hongrois, à 80km de Budapest. Tout le monde, sauf Tatie Danielle, a accepté. Parmi les attractions, un élevage de chevaux avec un spectacle hippique. Photo ! Le clou du spectacle : un volontaire pour conduire le chariot, tiré par un âne, sur un petit circuit délimité avec des quilles. Comme on peut voir sur la photo, je m’en suis bien sorti, sous les encouragements des autres voyageurs !

       

 

Déjeuner typique de la campagne hongroise, avec Gulas, escalopes de porc, pommes de terre, pommes de terre et riz. Avec plein de paprika.

Le retour à Paris a été sans surprise, et c’est finalement un voyage court qui nous aura beaucoup appris sur ce pays finalement assez proche mais que nous ne connaissions très peu.